La ville romaine la mieux connue d’Aquitaine
Avant la conquête romaine, l’actuel département de la Dordogne était occupé par le peuple celte des Pétrucores ou Pétrocores, connu par les écrits de Jules César pour avoir participé autour de Vercingétorix au siège d’Alésia en 52 av. J.-C.
Lorsque l’empereur Auguste créa la province Aquitaine vers 16 av. J.-C., il la divisa en 21 cités, dont la Cité des Pétrucores (Civitas petrucoriorum) qui fut dotée d’un chef-lieu appelé Vésone (Vesunna en latin) du nom d’une divinité indigène protectrice.
Vésone occupait sur 60 hectares un méandre de la rive droite de l’Isle. L’urbanisme et l’architecture de cette ville nouvelle devaient exprimer l’ordre romain et favoriser l’adoption, par la population locale, d’un nouveau style de vie. Vers les années 40 ap. J.-C., elle possédait déjà son forum et l’amphithéâtre était en construction. La ville semble avoir été un vaste chantier jusque, au moins, le milieu du IIe siècle, avec en particulier la construction du grand temple connu aujourd’hui sous le nom de Tour de Vésone. Le centre civique de Vésone est le mieux connu d’Aquitaine.
Comme dans toute la Gaule, les affaires publiques étaient gérées par les notables d’origine gauloise, rapidement romanisés. A Vésone, tout autour du centre civique, les maisons de notables (domus) se sont développées dès le Ier siècle. Elles s’organisaient à la mode romaine autour de jardins à portiques. Construites en moellons de pierres, ces domus étaient richement décorées de peintures murales et de mosaïques.
Vers la fin du IIIe siècle, après une période de récession, la ville s’est resserrée dans un rempart. Les monuments furent démontés pierre à pierre pour servir, en réemploi, à la construction de cette nouvelle parure monumentale. Ce fut le début d’un autre type de vie urbaine.